UNION CONFÉDÉRALE CFDT DES RETRAITÉS

Notre activité


Odile Nave : militer en Essonne


L’engagement citoyen sur le territoire de l’Essonne, tel est depuis longtemps le projet d’Odile Nave, militante de l’Union fédérale des retraités CFDT de l’Éducation nationale et impliquée dans de nombreuses recherches qui ont permis d’enrichir la connaissance de ce département. Impossible pour elle d’évoquer toutes les formes de son implication mais simplement certaines d’entre elles.

Comme des dizaines de milliers d’Essonniens de ma génération, je suis arrivée dans le département lors de mon affectation d’enseignante d’histoire-géographie au lycée polyvalent de Corbeil-Essonnes en 1970. J’avais adhéré au Sgen-CFDT lorsque j’étais élève-professeur, et suis tout de suite entrée en relation avec la section syndicale du lycée. À l’époque, pas de téléphone, et c’est ainsi que rapidement, j’ai participé à une réunion de l’union locale CFDT, et fait connaissance des militants des grandes entreprises anciennes (imprimerie Crété, papeteries Darblay, matériel de transports Decauville), ou nouvelles (IBM ou Snecma). Militants syndicaux, ils étaient aussi parents d’élèves.

J’ai donc enseigné dans une région qui, tout en étant riche d’un patrimoine ancien, a connu depuis un demi-siècle des transformations majeures. Géographe de formation, j’ai pratiqué le terrain en le faisant découvrir à mes élèves, au fil de mes trente-sept années d’enseignement. J’ai ainsi pu visiter des entreprises dont certaines ont aujourd’hui disparu ou ont connu, au fil du temps, des transformations importantes. En témoignent des photos que j’ai pu prendre et qui, après numérisation, sont conservées aux archives départementales où j’ai exercé la fonction de professeur relai du service éducatif.

Une connaissance de l’histoire de ce territoire acquise lors de recherches menées dans les archives

Jusqu’au milieu des années 1990, je n’avais pas pu participer à des associations d’histoire locale. Le collègue du lycée, qui m’avait demandé de travailler avec lui au service éducatif des archives, m’a proposé d’écrire un premier article sur Édouard Petit, médecin de Corbeil, élu maire de cette ville au lendemain de la proclamation de la République en 1848 et mort du choléra lors de la deuxième grande vague épidémique de 1849. Lors du projet suivant, j’ai retrouvé Jean Ollivier, un des premiers secrétaires de l’UD-CFDT 91, initiateur en 1992 d’une association dénommée Centre action recherche et documentation des entreprises (Carde). Au fil de sa carrière, il avait collecté des archives de l’entreprise IBM. Enfin, j’ai adhéré à l’association Mémoire de la Ville nouvelle après une préparation pour accueillir une classe du collège ZEP Les Pyramides d’Évry.

C’est bien à l’occasion des plongées dans les archives qu’au fil des années j’ai acquis une expertise sur l’histoire urbaine et industrielle du département et que je me suis formée à la réalisation d’expositions, notamment lors de l’exposition sur le centenaire de la loi de séparation de l’Église et de l’État.

À la découverte de femmes connues ou anonymes du département

Pour l’exposition « Femmes en Essonne, Combats pour l’égalité 1848-2008 » organisée avec le Carde, nous avons réalisé des entretiens avec une dizaine de femmes, des militantes syndicales CFDT, mais aussi Simone Mathieu, alors maire de Viry-Chatillon, et Geneviève Rodriguez, maire de Morsang-sur-Orge de 1965 à 1996, une commune qui n’a eu que des maires femmes depuis 1953. Par ailleurs, nous avons mis en avant les deux premières femmes maires de 1945, ainsi que la conseillère municipale élue en 1925 à Essonnes. Femmes et maires de ce département ont ainsi pu être valorisées d’autant plus que l’exposition a été présentée au moins une fois par an pendant dix ans.

Propos recueillis par Annie Kuhnmunch

D.R.